Et si l’alimentation jouait un rôle prépondérant dans notre vie psychique ? Le documentaire Les pouvoirs de l’alimentation sur notre cerveau, diffusé le 18 mars 2025 dans le cadre de l’émission Enquête de santé sur France 5, explorait les liens étroits entre alimentation et fonctionnement cérébral.
Ce documentaire, suivi d’un débat animé par Marina Carrère d’Encausse, a mis en lumière les découvertes scientifiques récentes sur l’impact de nos choix alimentaires sur notre santé mentale.
L'importance de l'alimentation pour la santé mentale
Invitée en plateau, le Pr Marion Leboyer, psychiatre et directrice générale de la Fondation FondaMental, a souligné que l’alimentation est désormais reconnue comme un pilier incontournable dans la prise en charge des maladies mentales, aux côtés des traitements médicamenteux et de la psychothérapie.
La psycho-nutrition : une discipline Ă©mergente
La psycho-nutrition, discipline émergente de la recherche, souligne en particulier les vertus du régime méditerranéen, riche en antioxydants, fibres et acides gras oméga-3. Ces aliments permettent de lutter contre l’inflammation, un facteur acteur associé aux troubles de l’humeur dans 40% des cas.
La Fondation FondaMental continue de jouer un rôle central dans la recherche et la sensibilisation sur ce sujet, notamment à travers l’application mobile Food4Mood qui propose des conseils nutritionnels personnalisés pour prévenir et gérer la dépression.
Les dangers des aliments ultratransformés
En 2025, un Européen sur deux est en surpoids. À qui la faute ? Dès 2009, le docteur Carlos Monteiro, directeur du Centre d’études épidémiologiques en santé et nutrition à l’université de São Paulo, inquiet de la baisse des achats de sel, de sucre et d’huile dans son pays, avait tiré la sonnette d’alarme dans une relative indifférence.
Abandonnant la cuisine, les consommateurs privilégiaient l’afflux massif, en provenance des grands groupes alimentaires mondiaux, d’un nouveau genre de produits : les aliments qu’il baptisera "ultratransformés".
De la nourriture conçue à partir de processus industriels employant entre autres des ingrédients qu’on ne trouve pas traditionnellement dans une cuisine, et intentionnellement bourrée de sel, de gras et de sucre pour décupler le plaisir ressenti par les consommateurs.
Depuis la fin des années 1970, la stratégie des grands groupes se concentre sur cet unique défi : attirer les appétits vers leurs produits plutôt que ceux de la concurrence, au mépris de toute considération pour la santé.
Les stratégies des grands groupes alimentaires
Pourquoi mâcher quand on peut avaler ? Quel est le plus haut taux de sucre qu’on puisse intégrer dans un produit sans dégoûter le consommateur ? Comment activer les circuits neuronaux de la récompense, maximiser ceux du plaisir, bloquer ceux de la satiété ?
Les conséquences sur la santé
Diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancer, obésité, troubles dépressifs, hypertension, maladie de Crohn, démence… Tandis que les scientifiques travaillent à prouver le lien entre les aliments ultratransformés et la cohorte de maux qui s'abattent sur leurs consommateurs (comme l’Inserm, qui mène depuis quinze ans une étude auprès de 176 000 personnes pour établir cette causalité), les grands groupes, assurés d'avoir toujours une longueur d'avance, s'enrichissent indéfiniment.
La contre-attaque ne pourra venir que de la sphère politique, pour l’instant bien peu encline à s’emparer de la catastrophe sanitaire en cours.
Impact de l'alimentation sur le cerveau : exemples concrets
« On sait que la malbouffe fait grossir. On y apprend notamment qu’une étude allemande a montré qu’en prenant un petit-déjeuner riche en protéines (plutôt qu’en glucides) on était plus susceptible d’être tolérant aux frustrations.
En Australie, une autre équipe de chercheurs a prouvé que nourrir des rats avec de la malbouffe pouvait altérer leur hippocampe, région du cerveau indispensable à l’apprentissage et à la consolidation des souvenirs. Une alimentation grasse et sucrée pouvait ainsi endommager leur mémoire spatiale notamment.
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