Un forage d’eau est une installation qui permet de pomper les eaux souterraines. À la différence d’un puits qui n’est profond que de quelques mètres, un forage permet d’atteindre l’eau stockée dans l’aquifère, la roche dans laquelle se trouvent les nappes phréatiques et qui se situe à plusieurs dizaines de mètres sous le sol. Un forage est donc une installation complexe qui doit être réalisée par des professionnels.
Fonctionnement d'un Forage d'Eau
Une foreuse à percussion est utilisée pour réaliser un forage de 10 à 30 mètres de profondeur. Au niveau de l'aquifère, on place une crépine, c’est-à-dire un tube avec des fentes. La crépine peut être en PVC, en inox ou en acier. Au-dessus de cette crépine, au niveau de la roche, un tube en PVC ceinturé par du ciment remonte le long du forage.
L’eau d’un forage est pompée à l’aide d’une pompe centrifuge immergée au niveau de la crépine. Contrairement à une pompe de surface, l’eau n’est pas aspirée par une roue, mais poussée dans la pompe grâce à la pression de la colonne d’eau. Lorsque la pompe fonctionne, le niveau d’eau dans le forage sera plus bas que lorsque la pompe est à l’arrêt.
Avantages du Forage d'Eau
Un forage d’eau offre une autonomie totale, réduit les coûts sur le long terme et fournit une eau adaptée à divers usages. Un forage d’eau permet aux exploitants agricoles d’être en situation d’autonomie en eau. En effet, la ressource est disponible toute l’année et avec un débit constant. Un forage réalisé par une entreprise spécialisée sera à même de fonctionner pendant plusieurs décennies. L’entretien annuel est rapide. L’investissement sera donc amorti et rentabilisé dans le temps. De plus, des aides financières existent pour les investissements en irrigation.
La réalisation d’un forage est un projet intéressant pour tous les exploitants agricoles pratiquant l’irrigation. Néanmoins, c’est un projet qui demande l’appui de plusieurs experts, notamment pour la partie génie civil.
Autonomie et Économies
Le forage d’eau offre une autonomie complète en réduisant la facture d’eau. Il préserve les ressources en exploitant des nappes profondes moins sensibles à la pollution. Idéal pour l’arrosage ou les usages domestiques, il assure un approvisionnement fiable en toute saison.
Qualité de l'Eau
La qualité de l’eau d’un forage est constante. Même si elle n'est pas potable, elle peut être utilisée en agriculture. Grâce au tubage et à la dalle de béton, l’eau pompée dans le forage est préservée des polluants.
Réglementation et Démarches
En France, le forage pour un usage domestique est strictement encadré. Ces règles visent à préserver les nappes phréatiques et à garantir la sécurité des installations. La réglementation impose de déclarer tout forage domestique destiné à prélever plus de 1 000 m³ d’eau par an. Des contrôles peuvent vérifier la conformité des installations pour éviter la contamination des nappes.
Déclaration Obligatoire
Avant tout forage, il est obligatoire de le déclarer en mairie. Ce processus inclut le dépôt d’un formulaire Cerfa précisant l’emplacement et les objectifs du forage. Tout particulier utilisant ou souhaitant réaliser un ouvrage de prélèvement d’eau souterraine (puits ou forage) à des fins d’usage domestique doit déclarer cet ouvrage ou son projet en mairie. La déclaration vise à faire prendre conscience aux particuliers de l’impact de ces ouvrages sur la qualité et la quantité des eaux des nappes phréatiques. En effet, l’eau est un bien commun à protéger.
Tout nouvel ouvrage réalisé après le 1er janvier 2009 doit faire l’objet d’une déclaration au plus tard un mois avant le début des travaux.
Procédure de Déclaration
Les modalités de déclaration, son contenu, ainsi que les modalités des contrôles sont précisés aux articles R. Le maire reçoit les déclarations individuelles et délivre au déclarant un récépissé dans un délai d’un mois à compter de la date de dépôt. une seconde fois maximum un mois après la réalisation du forage (dépôt déclarant) en précisant la date à laquelle l’ouvrage a été achevé, les modifications éventuellement apportées à l’un des éléments de la déclaration initiale, une analyse de la qualité de l’eau lorsque l’eau est destinée à la consommation humaine.
Coût d'un Forage
Le coût d’un forage dépend de nombreux paramètres et peut varier entre 3 000 € et 15 000 € en fonction de la profondeur et des équipements. La géologie du terrain, la profondeur nécessaire pour atteindre la nappe phréatique et la méthode de forage choisie sont les principaux facteurs influençant le coût. Outre le forage, il faut prévoir le coût des équipements, comme les pompes immergées ou de surface, ainsi que les raccordements au réseau domestique.
Les Différents Types de Forages
Différentes techniques permettent de forer un puits selon les besoins et la nature du sol. Les principales méthodes incluent le forage manuel pour les faibles profondeurs, le forage mécanique pour des terrains complexes et le forage par percussion pour les sols rocheux. Les équipements varient selon la méthode de forage : foreuses mécaniques pour les sols profonds, tubages pour maintenir la structure, et pompes adaptées pour extraire l’eau.
Puits Traditionnel vs Forage
Le puits traditionnel permet de collecter de l’eau en surface. Il est possible de récolter de l’eau entre 7 et 8 mètres de profondeur. Ce puits recueille les eaux pluviales infiltrées dans le terrain à travers ses parois. Le forage est utilisé pour puiser de l’eau dans la nappe phréatique. Il faudra creuser plus profondément que pour un puits traditionnel, plusieurs dizaines de mètres. Le coût du chantier est plus élevé.
Puits Artésien
Le puits artésien utilise un phénomène naturel sans pompage. Le puits est foré dans une nappe phréatique sous pression, c’est-à-dire qu’elle est coincée entre deux couches de roches imperméables. Lorsque l’on perce cette nappe, l’eau jaillit naturellement en position verticale.
Installation et Entretien
Suite à la construction de votre forage, il vous faudra une pompe adaptée pour pomper et filtrer l’eau. Dans la plupart des cas, il est conseillé d’installer une pompe de forage. Cette pompe de la famille des pompes immergées est conçue pour pomper l’eau des nappes phréatiques à de grandes profondeurs. Pour assurer l’efficacité et la durabilité de votre pompe, il est important de prendre en compte plusieurs critères.
Choix de la Pompe
La pompe adaptée dépend de la profondeur du forage et du débit souhaité. Les pompes immergées conviennent pour les forages profonds, tandis que les pompes de surface sont idéales pour les puits peu profonds.
Étude de Sol
Une étude de sol est indispensable avant tout forage pour identifier la profondeur, la qualité et la composition des nappes phréatiques. Elle garantit la viabilité du projet en évitant les risques d’effondrement, de contamination ou d’absence d’eau.
Responsabilités et Prévention des Risques
Un professionnel du forage apporte des compétences techniques précises et maîtrise les contraintes géologiques. Il garantit un travail conforme aux normes, évitant des erreurs coûteuses. Le forage d’eau, s’il est bien conçu, limite l’impact sur les nappes phréatiques en prélevant de manière raisonnée. Cependant, un mauvais forage peut entraîner une surexploitation ou la contamination des eaux souterraines.
Analyse de l'Eau
Analyser l’eau pour détecter bactéries, nitrates et métaux. Pour analyser la potabilité, nous faisons appel à un laboratoire spécialisé qui testera des paramètres comme la présence de bactéries, nitrates, pesticides et minéraux.
Erreurs à Éviter
Les erreurs fréquentes incluent un mauvais emplacement, une profondeur insuffisante ou des défauts d’étanchéité. Elles se prévoient par une étude géologique préalable, un équipement professionnel et le respect des normes de forage.
Gestion Durable de l'Eau
Pour assurer une alimentation en eau potable durable, il est primordial de préserver la qualité et les volumes de ressources en eau. D’une part, la détérioration de la qualité de l’eau induit des surcoûts de potabilisation et peut, si elle est trop forte, provoquer l’abandon d’une ressource. D’autre part, un manque d’eau lié à l’épuisement d’une nappe souterraine ou à l’assèchement d’un cours d’eau peut rendre impossible la production d’eau potable. Les communes affectées doivent alors être alimentées d’une autre manière, parfois par camion-citerne, procédé extrêmement coûteux.
Pour préserver la qualité de l’eau, des actions sont mises en œuvre pour limiter la pollution des ressources, tant à proximité du point de captage d’eau qu’au niveau des bassins versants. Dans le cadre spécifique des risques d’attentat, la protection des eaux de consommation fait par ailleurs l’objet de mesures renforcées lorsqu’une menace particulière est identifiée (d’après SGDSN, 2016).
La préservation des quantités d’eau passe avant tout par une bonne gestion des prélèvements dans les milieux et les eaux souterraines, notamment en cas de sécheresse. D’autres leviers d’actions peuvent être mobilisés, comme la lutte contre l’artificialisation des sols et des milieux. Plus globalement, la préservation des ressources en eau nécessite de coordonner l’ensemble des usages de l’eau et des milieux aquatiques à l’échelle des bassins versants.
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