La diverticulite est l'inflammation/infection d'origine diverticulaire. Elle survient chez des individus déjà atteints de diverticulose colique, une anomalie anatomique bénigne caractérisée par la présence de diverticules qui se développe le plus souvent avec l’âge.
Comprendre la Diverticulite
Les diverticules sont des zones de faiblesse ou petites poches dans la paroi de l’intestin. On parle de diverticulose. Elle se rencontre fréquemment dans la population après 70 ans. Les diverticules ne donnent pas de signes en dehors des complications comme l’infection : on parle de diverticulite.
Signes et symptômes
Les signes associés sont des douleurs de la fosse iliaque gauche, des troubles du transit, de la fièvre... avec des complications possibles tels que des abcès, des fistules, des péritonites et des sténoses.
- Des douleurs dans le bas ventre à gauche
- De la fièvre
- Parfois, des troubles du transit (constipation ou diarrhée)
- Rarement, du sang dans les selles
Évolution
Au début, l’infection reste localisée à la paroi intestinale. Les signes s’améliorent en général avec le traitement en 48 heures. Parfois, une hospitalisation est nécessaire. Sans traitement, l’infection peut se compliquer :
- D’un abcès
- D’une perforation (la péritonite)
- D’une fistule (un conduit anormal avec un autre organe à proximité comme la vessie ou l’utérus)
- D’un arrêt du transit (l’occlusion intestinale)
Le risque de récidive est fréquent. En cas de récidives fréquentes ou de forme compliquée une chirurgie est parfois proposée. En cas d’infection sévère, une hospitalisation peut être nécessaire.
Diagnostic
L’examen clinique est le plus souvent complété par :
- Une prise de sang à la recherche de signes infectieux
- Un scanner abdominal ou une colonographie par lavement à la recherche de complications
Prise en charge et traitement
Lors d'une crise de diverticulite avec des douleurs importantes ou des saignements dans les selles, consultez immédiatement votre médecin qui vous prescrira un régime sans résidus afin de mettre votre côlon au repos pendant la phase aiguë.
- Antibiotiques en respectant les doses prescrites
- Paracétamol (1 gr à prendre toutes les 6 heures en cas de fièvre ou douleurs)
- Glace sur le ventre, si cela vous soulage
NB. Évitez les anti-inflammatoires et les corticoïdes.
Conseils diététiques pendant la crise
Pendant la phase aiguë, il est essentiel de suivre un régime sans résidus et pauvre en graisse. Il est généralement conseillé tant que les signes persistent. Ensuite, reprenez peu à peu une alimentation normale. Commencez par les légumes et fruits cuits puis crus.
Au menu : riz et pâtes blanches, laitages, bouillon… mais surtout ni fruits et légumes ni céréales complètes.
Aliments autorisés :
- Riz, pain blanc, biscotte
- Poisson et viande cuits sans matière grasse
- Œufs durs
- Fromage blanc, yaourt nature, fromages à pâte cuite (gruyère etc.)
- Biscuits secs, sucre
- Compote pomme-coing, pomme-banane
Aliments déconseillés :
- Légumes et fruits crus ou cuits
- Viande et poisson en sauce, charcuterie
- Les céréales, pain complet
- Lait, fromage fermenté
- Œufs frits, omelette
- Graisses (huile, mayonnaise…), épices, alcool
- Pâtisseries
Il faut bien boire de l’eau souvent dans la journée.
Prévention des récidives
Aucun régime alimentaire ne peut être recommandé pour la prévention des récidives de diverticules, rappelle la HAS. Mais plus le côlon sera vide, moins le risque de complications sera important. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, doit donc être adoptée.
En présence de diverticulose, il est conseillé de traiter la constipation et de suivre un régime alimentaire riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes etc.). La pratique de l’activité physique ou de sport serait également bénéfique.
Une fois la crise passée, on conseillera d'augmenter progressivement sa consommation de fibres jusqu’à adopter un régime riche en fibres.
Aliments à privilégier pour un bon transit
- Fruits et légumes cuits : Pour éviter que les matières fécales ne restent coincées dans les diverticules, on favorise un bon transit en consommant plus de fibres (25 g/jour en moyenne). Il faut enrichir l’assiette en aliments riches en fibres comme des fruits et légumes cuits - aux fibres moins agressives - puis en introduisant progressivement les crudités.
- Féculents complets ou semi-complets : Essayez de privilégier les féculents complets ou semi-complets, qui contiennent plus de fibres que les féculents raffinés.
- Haricot vert : Doté de fibres longues et tendres, c’est un excellent allié ! Il permet d’augmenter sa consommation de fibres sans inconfort intestinal.
- Orange : Pour avoir sa dose de vitamine C, on mise plutôt sur les agrumes et les légumes.
Aliments à éviter
- Sucreries : Chocolat, bonbons, sodas et d’autres produits très sucrés contiennent des glucides rapidement assimilés qui peuvent entraîner une perforation des diverticules et provoquer des hémorragies et infections diverticulaires.
- Graines : Certes bénéfiques au transit car riches en fibres, la plupart (graines de lin, de sésame…) peuvent se coincer dans le côlon. À éviter : mueslis floconneux et pain multicéréales.
- Baguette : Sa farine raffinée peut provoquer une perforation des diverticules.
- Kiwi : Le kiwi contient des petits grains que l’estomac ne digère pas.
Conseils nutritionnels supplémentaires
- Mastiquer longuement : Broyer les aliments - surtout les plus durs - et les imbiber de salive facilite la digestion dans l’estomac. Cela évite qu’ils n’arrivent entiers dans le côlon et se coincent dans les diverticules, favorisant les inflammations.
- Épépiner les tomates : Non digérés par l’estomac, leurs pépins peuvent rester coincés dans le côlon.
- Raisin sans pépins : Ça existe !
Quand reconsulter ?
- Dans les 48 heures pour contrôle de l’évolution
- Si votre état ne s’améliore pas ou s’aggrave
TAG: