L'Alimentation Animale en France: Un Pilier de l'Agriculture et un Secteur Réglementé

L'alimentation animale joue un rôle crucial dans l'agriculture française, étant le premier consommateur de céréales et utilisant une grande variété de matières premières et de coproduits.

Le Rôle Central des Céréales dans l'Alimentation Animale

Les animaux sont les premiers consommateurs de céréales en France. Pour la campagne 2023/2024, plus de 9 millions de tonnes de céréales ont été utilisées par l’industrie de l’alimentation animale, ce qui en fait la première utilisatrice de céréales en grains.

Ce secteur consomme également la plupart des coproduits de transformation des céréales (sons, drêches de brasserie, produits d'amidonnerie...) et permet à la filière d'atteindre le zéro déchet. Une partie de la production de céréales grains est consommée directement à la ferme pour nourrir les animaux.

D’autre part, 1,3 million d’hectares de maïs fourrage et ensilage (plante entière) ont été cultivés en 2023, pour alimenter les élevages de ruminants. Les pailles de céréales sont également utilisées pour compléter le fourrage.

Structure de l'Industrie de la Nutrition Animale en France

L’industrie de la nutrition animale française représente 192 entreprises, 294 usines.

L'Engagement d'Eureden envers la Performance Agricole

Garantir la performance technico-économique des agriculteurs et raisonner ‘filières’ sont des engagements de notre coopérative Eureden. Les programmes alimentaires mis en place dans chaque production animale (porc, bovin, volaille, cheval…) de la coopérative sont issus des recherches menées par des experts en alimentation animale.

Ces derniers valident leurs nouvelles formules ou approches nutritionnelles à l’issue d’essais réalisés dans des fermes de références bretonnes sur du court, moyen ou long terme. Les techniciens ‘nutritionnistes’ peuvent ainsi conseiller les agriculteurs et agricultrices et leur proposer une alimentation (standard, bio, non-ogm*…) adaptée aux besoins de leurs animaux et à leurs attentes grâce à l’organisation industrielle et logistique d’Eureden et aux nombreuses innovations.

A titre d’exemples, au travers de protocoles alimentaires adaptés aux différents stades physiologiques, nous sommes fortement engagés dans la réduction de l’utilisation des antibiotiques.

En préambule, notre filiale, Cobrena Achats, basée à Loperhet (29) sélectionne rigoureusement les matières premières (céréales, vitamines, oligo-éléments…) qui entrent dans la composition des aliments destinés aux animaux d’élevage. Les aliments sont élaborés par des spécialistes de la formulation qui s’assurent du respect des équilibres nutritionnels pour chaque espèce et stade physiologique dans une logique d’optimisation économique.

Nos usines de fabrication d’aliment du bétail, réparties sur le territoire français, sont toutes certifiées ‘Guide des bonnes pratiques de fabrication des aliments composés’ (RCNA). Ces bonnes pratiques regroupent toutes les exigences de traçabilité, la gestion des contaminations croisées et la maîtrise des matières premières.

En tant qu’acteur majeur de la nutrition animale en Bretagne, nous adhérons à l’association Nutrinoë qui rassemble les compétences bretonnes de la nutrition animale au service d’une agriculture responsable et pérenne et d’une alimentation humaine saine.

De la gestion des sols aux produits de consommation, sécurité, rigueur et traçabilité rythment notre quotidien.

Cadre Réglementaire de l'Alimentation Animale

Le secteur de l’alimentation animale est régi par un ensemble de textes réglementaires qui couvrent, entre autres, l’hygiène des établissements, la mise sur le marché des aliments et leur étiquetage. Le respect de cette réglementation, opposable aux professionnels, fait l’objet de contrôles par les services départementaux : directions départementales de la protection des populations (DDPP) ou directions départementales de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), suivant les départements.

Depuis le 1er septembre 2023, les modalités d’enregistrement d’un établissement au titre du règlement (CE) n°183/2005 et la publication de la liste des établissements enregistrés (hors production primaire) relèvent de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAl).

La réglementation prévoit, entre autres, des obligations d’enregistrement, d’agrément ou d’autorisation pour les exploitants du secteur de l’alimentation animale, selon leur activité.

Le règlement (CE) n°767/2009 impose notamment que les aliments pour animaux mis sur le marché soient sains, non altérés, loyaux, adaptés à leur usage et de qualité marchande.

Des sous-catégories plus spécifiques existent également : aliment minéral, aliment d’allaitement, aliment pour animaux visant des objectifs nutritionnels particuliers (aussi appelé aliment diététique). Ils doivent avoir été autorisés préalablement à leur mise sur le marché et à leur utilisation, laquelle doit respecter les termes de l’autorisation accordée.

L’utilisation d’additifs dans l’alimentation peut nécessiter de passer par un prémélange : il s’agit d’un mélange d’additifs, ou d’un mélange d’un ou plusieurs additifs avec un ou plusieurs supports (matières premières ou eau), qui n’est pas destiné à l’alimentation directe des animaux.

Il est impossible d’exclure totalement la présence, dans les aliments des animaux, de substances indésirables. Cependant, tout doit être fait pour que leur teneur soit suffisamment basse pour empêcher l’apparition d’effets indésirables et nuisibles pour l’homme, l’animal ou l’environnement.

Par ailleurs, la réglementation dite « feed ban » (règlement (CE n°999/2001) restreint l’usage des protéines animales dans l’alimentation des animaux d’élevage, notamment des ruminants.

Le « Paquet hygiène » correspond à un ensemble de textes européens établissant des règles d’hygiène des denrées alimentaires et des aliments pour animaux.

Pour les aliments médicamenteux et les produits intermédiaires, la plupart des activités sont soumises à un agrément spécifique au titre du règlement (UE) 2019/4.

Seuls sont exemptés de l’obligation d’enregistrement ou d’agrément imposée par le règlement (CE) n°183/2005 les établissements qui réalisent uniquement de la vente au détail d’aliments pour animaux familiers.

Les animaux appartenant à une espèce productrice de denrées, comme les lapins, les volailles ou les chevaux, ne sont pas réglementairement des animaux familiers, même lorsqu’ils sont détenus par des particuliers qui ne les destinent pas à la production de denrées.

Les opérateurs concernés par l’obligation doivent déclarer leur activité auprès de la DDPP ou DDETSPP de leur département, à l'exception de ceux qui n’ont, en alimentation animale, que des activités de production primaire ; ces derniers sont considérés comme enregistrés de fait et n'ont donc aucune démarche particulière à accomplir.

Ainsi, par exemple, le stockage pour autrui ou la fabrication à la ferme d'aliments pour animaux en utilisant des additifs purs ou des prémélanges d'additifs (vitamines, oligo-éléments...) ne relèvent pas de la production primaire.

Le règlement (CE) n°183/2005 définit les principes d’autorisation pour importer des aliments pour animaux en provenance des pays tiers. Une liste d’établissements des pays tiers autorisés sera établie à terme par la Commission européenne.

Le respect de la conformité avec la législation sur les aliments pour animaux fait l’objet de contrôles officiels de la part des autorités compétentes. Des plans de surveillance et de contrôle de l’alimentation animale sont menés chaque année afin de vérifier la conformité et la sécurité des produits.

Les matières premières, additifs, prémélanges et aliments composés peuvent être contrôlés quelle que soit leur origine : nationale, européenne ou provenant de pays tiers. Un réseau d’alerte européen (RASFF) a été mis en place afin que toute anomalie relevée dans un Etat membre puisse être transmise à l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Pour délivrer les agréments ou enregistrements, les DDPP ou les DDETSPP effectuent des inspections afin de vérifier les moyens mis en œuvre par l’établissement. L’installation, le matériel, le personnel, le système de production, le contrôle de qualité, le stockage, le système documentaire, sont contrôlés. Des prélèvements peuvent également être réalisés pour analyses.

Une fois agréés ou enregistrés, les établissements font l’objet de visites régulières.

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