Aide Alimentaire et Politique Gouvernementale en France

Aujourd’hui, 8 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire pour se nourrir, soit environ 10 % de la population française.

Depuis qu’Emmanuel Macron est à l’Élysée, 2,5 millions de personnes supplémentaires ont besoin de l’aide alimentaire pendant que la fortune des 500 plus grandes fortunes de France a quant à elle doublé. Dans le pays, les files d’aide alimentaire se multiplient depuis 2017.

En cause : une série de politiques économiques ayant appauvri la population au profit d’une poignée de grandes fortunes. En 2017, selon vie-publique.fr, un site rattaché au gouvernement, l’aide alimentaire au gouvernement avait bénéficié à 5,5 millions de personnes. Ils sont désormais 8 millions à dépendre de l’aide alimentaire. Un chiffre qu’avait notamment rappelé le Secours Catholique et l’ordre de Malte entre 2020 et 2021 ; il a peu fluctué depuis.

L'Appauvrissement et l'Enrichissement : Une Priorité ?

À peine plus de deux ans qu’Emmanuel Macron est aux commandes, et fin 2019, les « cadeaux » fiscaux aux plus fortunés sont déjà estimés à 30 milliards d’euros depuis le début de son 1ᵉʳ quinquennat, tandis que le nombre de personnes pauvres en France a augmenté de 400 000.

En octobre 2020, Jean-Luc Mélenchon déclare à l’Assemblée nationale : “ Nous allons avoir un million de pauvres en plus en 2020. C’est une situation inédite depuis 1945. Nous allons dépasser les 10 millions de pauvres, dont un enfant sur 5. Le plan dit de relance ne leur apporte que de toutes petites miettes sur la table plantureuse où d’autres se gavent”.

Tandis que la pauvreté explose, l’annonce par Elisabeth Borne d’un fonds de 60 millions d’euros en 2023 «pour une aide alimentaire durable » apparaît comme dérisoire. Car cette même année 2023, 13,1 % de la population métropolitaine qui vit dans un logement ordinaire est touchée par la privation matérielle et sociale. Contrairement à la pauvreté monétaire, cette notion mesure l’incapacité à faire face à certaines dépenses essentielles du quotidien. Elle concerne les personnes qui, pour des raisons financières, ne peuvent assumer au moins cinq besoins parmi une liste de treize, comme par exemple, le chauffage du logement ou l’achat de vêtements.

Selon la dernière enquête de l’INSEE (2024), en 2022, le taux de pauvreté monétaire est à 14,4 %, et le nombre de personnes concernées reste élevé : avec 9,1 millions de Français vivant avec moins de 1 216 euros par mois. Quant au taux de pauvreté monétaire, il a augmenté sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Politiques et Mesures Gouvernementales

Paradoxe : les députés d’Emmanuel Macron sont capables d’augmenter sans contrepartie les aides aux entreprises, tout en rejetant le 9 février 2023, le repas à 1 euro pour tous les étudiant·es. Pourtant, chaque rentrée universitaire donne toute la dimension de la précarité étudiante, avec des files d’attente devant les banques alimentaires.

Selon le baromètre annuel de l’association Cop1, près d’un tiers des étudiant·es vit avec moins de 50 euros par mois. Plus de 20 % ont recours à l’aide alimentaire, dont 65 % de manière régulière, et la moitié admet avoir déjà sauté un repas faute d’argent.

Les politiques menées depuis 2017 n’ont pas permis de lutter contre cette précarité, constate-t-on au Sénat. « La stratégie du ruissellement des richesses promise par le président n’a pas fonctionné », note Olivier Henno, sénateur centriste du Nord.

Très concrètement, l’armada fiscale a été mise en place avec la réduction progressive de l’impôt sur les sociétés (IS), abaissé de 33,3 % en 2017 à 25 % en 2022, c’est-à-dire un allègement fiscal d’environ 11 milliards d’euros. Mieux encore l’allègement des impôts de production, c’est une réduction de 20 milliards d’euros sur la période 2021-2022, puis de 10 milliards d’euros par an, installée pour diminuer la “pression fiscale” sur les entreprises, notamment en réduisant la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et la cotisation foncière des entreprises (CFE).

Puis le fameux CICE, comprendre le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, inventé sous Hollande et remplacé en 2019, par un allègement pérenne des cotisations sociales patronales, pour “simplifier le dispositif et soutenir l’emploi”. Sans oublier la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) qui a certes été remplacé en 2018 par l’Impôt sur la Fortune immobilière (IFI), fait pour recentrer l’imposition sur les actifs immobiliers en exonérant les autres formes de patrimoine, avec un but : stimuler l’investissement productif.

Thomas Piketty, économiste, souligne que « la moitié des Français ne possèdent que 5% de la richesse totale du pays », un chiffre qui révèle toute l’ampleur des inégalités patrimoniales.

Un volume de gens à la merci des politiques fiscales, de la stagnation des salaires, des délocalisations et du chômage, des crises successives, pandémie de COVID-19, des conflits (enfin des guerres) et de la crise énergétique, autant de facteurs qui expliqueraient l’augmentation de la pauvreté et du recours à l’aide alimentaire. C’est peut-être oublier que la pauvreté joue un rôle structurant dans le fonctionnement du capitalisme.

La pauvreté et l’insécurité économique agissent comme un mécanisme de discipline sur les travailleurs, comme sur l’ensemble de la population. « La précarité est aujourd’hui organisée. Elle n’est pas un dysfonctionnement, mais une condition indispensable au fonctionnement de l’économie néolibérale », explique le sociologue Pierre Bourdieu en 1998.

Si LREM, La République En Marche ! n’a pas trouvé sa voie, Renaissance le nouveau nom du parti politique d’Emmanuel Macron, rebaptisé le 17 septembre 2022, à Paris n’a rien à voir avec la fin du Moyen Âge et le début d’une époque moderne. C’est juste du packaging, à l’intérieur, la bête est la même. Rien dans l’offre politique du macronisme ne propose la moindre issue.

La Prime Macron et le Partage de la Valeur

La prime Macron offre la possibilité, pour les entreprises, de verser une prime de pouvoir d’achat à leurs salariés. La PPV ou “prime Macron” est attribuée par les employeurs sur la base du volontariat afin de tenir compte de la santé économique des entreprises et de ne pas mettre en difficulté les sociétés plus “fragiles”. En revanche, l’intérêt de la prime Macron réside surtout dans le fait d’être exonérée de charges fiscales. C’est d’ailleurs sur ce point qu’elle a construit son succès.

Depuis la mise en place des déclarations pré-remplies, plus besoin de la déclarer puisqu’elle apparaît automatiquement sur votre déclaration de revenus. Non, le versement de la prime Macron est basé sur le volontariat. Notez tout de même qu’à partir de 2025 la loi Partage de valeur évolue. Ainsi les entreprises, avec un effectif compris entre 11 et 49 salariés et ayant fait un bénéfice, doivent mettre en place un dispositif de partage de la valeur.

Les employeurs peuvent verser aux salariés une prime dite prime de partage de la valeur (PPV). Il s'agit d'un dispositif pérenne que les entreprises peuvent mettre en place chaque année. La prime reste facultative. La prime versée est exonérée de cotisations et contributions sociales, sous conditions.

Un dispositif expérimental est obligatoire pendant 5 ans dans les entreprises répondant à tous les critères suivants :

  • L'effectif de l'entreprise est compris entre 11 et 49 salariés
  • L'activité de l'entreprise est exercée sous la forme juridique de société
  • Le bénéfice net fiscal est au moins égal à 1 %des recettes pendant 3 années consécutives.

Ces entreprises doivent alors mettre en place l'un des 4 dispositifs de partage de la valeur suivants :

  • Soit le versement d'une prime de partage de la valeur
  • Soit un accord de participation
  • Soit un accord d'intéressement
  • Soit d'un plan d'épargne salariale (PEE, PEI, Perco ou Pereco).

Cette obligation s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2025.

Une prime de partage de la valeur peut être versée quel que soit l'effectif salarié de l’entreprise.

La prime de partage de la valeur est versée à tous les salariés liés à l'entreprise par un contrat de travail à une des dates suivantes :

  • Date de versement de la prime
  • Date de dépôt de l'accord d'entreprise
  • Date de la signature de la décision unilatérale de l’employeur instituant l'accord.

Le montant de la prime peut être identique pour tous les salariés de l'entreprise ou varier entre les salariés en fonction de la rémunération, du niveau de classification, de l'ancienneté dans l'entreprise, de la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou de la durée de travail prévue au contrat de travail.

Aide à l'Ukraine et Implications Nationales

L'aide apportée par la France à l'Ukraine, qui a été accrue de deux milliards d'euros cette semaine, ne sera pas "financée par des impôts cachés ou supplémentaires", a assuré ce vendredi Emmanuel Macron dans une vidéo mise en ligne sur Instagram.

"Cette aide est dûment financée grâce à la loi de programmation militaire, aux efforts qu'on avait anticipés et grâce au financement européen et dans le cadre du G7 que nous avons décidé", a argué le chef de l'État.

Emmanuel Macron avait annoncé mercredi une aide militaire supplémentaire de deux milliards d'euros de la France à l'Ukraine, qui inclut des missiles antichar, des moyens de défense aérienne, des missiles de défense sol-air, des chars, des munitions et des drones.

"Cette aide n'est pas inutile parce qu'en Ukraine, c'est notre sécurité qui se joue", a fait valoir Emmanuel Macron vendredi. "Et si on abandonne l'Ukraine dans sa résistance, d'abord on ne joue pas notre rôle en Europe pour notre sécurité collective et puis c'est notre propre sécurité, nos propres intérêts qu'on laisse être menacés", a-t-il ajouté.

Dans la même vidéo vendredi, le chef de l'État a confirmé avoir échangé avec le président américain Donald Trump "pour lui exprimer" les "avancées" à l'issue d'un sommet à Paris réunissant une trentaine de pays prêts à contribuer aux "garanties de sécurité" que les Européens veulent apporter à Kiev en cas d'accord de paix avec Moscou.

Tableau Récapitulatif : Prime de Partage de la Valeur (PPV)

Critère Détails
Nature Prime facultative versée par l'employeur
Exonération Exonérée de cotisations et contributions sociales sous conditions
Entreprises concernées (à partir de 2025) Entreprises de 11 à 49 salariés avec bénéfice net fiscal ≥ 1% pendant 3 années consécutives
Dispositifs obligatoires (si critères remplis) PPV, accord de participation, accord d'intéressement, ou plan d'épargne salariale
Bénéficiaires Salariés liés à l'entreprise par un contrat de travail à la date de versement, de dépôt de l'accord, ou de signature de la décision unilatérale
Montant Fixé par accord collectif ou décision unilatérale de l'employeur, peut varier selon critères spécifiques

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