Aide Alimentaire à Bruxelles : Associations et Initiatives

Dans la Région de Bruxelles-Capitale, de nombreuses associations et initiatives s'engagent à promouvoir l'esprit de service, la justice sociale et l'entraide envers les personnes défavorisées.

Associations et Initiatives d'Aide Alimentaire

Société de Saint-Vincent de Paul

L'association a pour but de promouvoir, principalement dans la Région de Bruxelles-Capitale, l'esprit de service et de justice sociale ainsi que l'entraide efficace envers les défavorisés, quels qu'ils soient, et cela dans le respect de la règle de la Société de Saint-Vincent de Paul nationale et internationale et de la pensée de ses fondateurs.

En concertation avec les instances nationales, elle favorise la création d'équipes vincentiennes (habituellement appelées "conférences") et de centres vincentiens; elle veille à en assurer la permanence et le développement; elle organise des rencontres et assemblées dans un souci de coordination, de formation et d'enrichissement spirituel.

COLIS 1 x/ mois sur rendez-vous (lundi au vendredi de 14h30 à 16h30) : distribution pour les personnes connues du service et livraison aux personnes bénéficiaires malades à domicile le samedi. Accès avec lettre d'une Assistante sociale.

VRAC Bruxelles et les Cuisines de Quartier (CDQ)

En décembre 2023, Lisa & Lorana de VRAC France ont découvert les Cuisines de Quartier et les actions locales qui engagent les habitant·es des quartiers populaires bruxellois. Ces initiatives visent à améliorer l'accès à une alimentation durable dans les quartiers bruxellois.

Tout part d’un travail de recherche action participative débuté en 2015, sur la question de l’accès à l’alimentation durable dans les quartiers bruxellois. Une recherche impliquant un centre universitaire, des associations de quartier et un tout nouveau supermarché coopératif proposant des produits bio et locaux, co-géré par ses client·es, la BEEScoop.

La BEEScoop est implantée à Schaerbeek, un autre quartier très dense, multiculturel et partiellement paupérisé de la ville. Après quelques temps d’expérimentation, malgré l’objectif initial de favoriser une réelle mixité sociale au sein des coopérateur-ices, force est de constater que celles et ceux qui s’impliquent ne sont pas vraiment représentatifs du quartier (personnes majoritairement blanches, issues d’une catégorie socioprofessionnelle supérieure, et dans une relative situation de confort alimentaire).

D’après les habitant·es et participante·es aux Cuisines de quartier, le premier élément qui entrave l’accès, cela ne surprendra personne, est le frein financier. Mais il n’est pas le seul.

Parmi les freins à l’accès à l’alimentation de qualité, citons les problématiques de temps et d’accessibilité géographique (ce qui fait aussi écho à notre récent rapport sur l’accès à l’alimentation) mais aussi d’accès à des espaces et à des équipements pour cuisiner. Les connaissances, les compétences, les savoir-faire, les habitudes de consommation diverses et variées (saisonnalité, produits, légumes oubliés…) qui fondent la culture alimentaire de chacun·e jouent également un rôle.

Les participant·es au projet développent la conviction qu’il faut expérimenter et développer la pratique de la cuisine collective à Bruxelles. Car l’expérience québécoise (entre autres, la pratique de la cuisine collective ou communautaire étant très répandue aux 4 coins du globe) le prouve : la pratique de la cuisine collective, en mutualisant les ressources à proximité de chez soi et en stimulant des pratiques d’entraide, peut contribuer à agir sur les freins cités précédemment.

Les CDQ accompagne des groupes d’habitant·es dans leurs premiers pas d’organisation, trouve des cuisines à mettre à leur disposition, et, au fil du temps, leur transmet et construit avec eux des outils permettant de faciliter leur fonctionnement en tant que groupe de cuisine. Une démarche de lancement de « groupements de cuisines » qui fait évidemment écho au principe originel de l’association VRAC, d’impulser la création des groupements d’achats locaux.

Les groupes de cuisine sont autonomes : chaque groupe choisit la fréquence de ses rencontres, ses objectifs, le type de recettes qu’il cuisine, son mode de fonctionnement. L’ASBL Cuisines de quartier est là pour les soutenir et favoriser le développement d’une entraide entre les groupes. C’est pourquoi les groupes sont fédérés en « Mouvement » : le Mouvement des Cuisines de quartier.

Les groupes membres du Mouvement se fixent rendez-vous tous les trois mois pour discuter ensemble de questions communes, échanger réflexions, ressources et bons plans. Les objectifs des CDQ sont de donner des clés et des informations : « On va à la rencontre des gens dans leur cuisine » s’enthousiasme Amélie.

Certains groupes d’habitant·es mitonnent dans l’espace du CBO, d’autres dans des lieux associatifs ou des cuisines partagées d’autres quartiers de la ville. Il n’est pas toujours évident de trouver des endroits disponibles, mais l’ASBL est là pour faciliter les liens, notamment en proposant une convention d’occupation, une assurance volontariat, etc.

« Notre vision, notre rêve, c’est que d’ici une dizaine d’années, il y ait des cuisines partagées et des groupes de Cuisines de quartier dans presque tous les quartiers de la ville !

Via les rencontres régulières des membres du Mouvement, expériences et bons plans s’échangent. Au sein du Mouvement, il n’y a pas de Cuisine de quartier “type”, le “modèle est en adaptation constante, en fonction des demandes, des besoins, des expérimentations des Bruxellois·es. Avec une ligne de force : cuisiner ensemble, en grande quantité, des plats à ramener chez soi.

22 groupes sont désormais membres du Mouvement pour un total actuel de 107 cuistot·e·s. Si le Mouvement est très hétérogène dans sa composition, et rassemble des profils très divers en termes d’âge, de situation socio-économique, de bagage culturel, on note une certaine homogénéité au sein des groupes :il est, assez logiquement, plus aisé de cuisiner avec des personnes qui partagent une même situation financière ou de mêmes affinités culinaires).

Certains groupes naissent de façon spontanée, (voisin·es, ami·es…), d’autres sont initiés par des structures professionnelles, associatives (des groupes sont lancés à l’initiative de travailleur·se·s de maisons médicales, de centres d’aide alimentaire, de services sociaux, etc.). La question de l’approvisionnement et de l’origine des denrées est importante, mais ce n’est pas la priorité n°1 et déterminante du fonctionnement d’un groupe.

C’est plutôt le fait d’avoir un vrai choix et une variété dans les produits qui semble primordial. Chaque groupe s’approvisionne à sa manière et selon ses moyens : marchés, paniers bio, récupération d’invendus… Un outil appelé “compteur des portions” permet au groupe de calculer, en fonction des achats et quantités cuisinées, le prix d’une portion.

Le nombre de portions emportées par chaque membre du groupe peut varier selon qu’on vit seul·e, qu’’on a une famille…) mais l’outil permet de mettre tout le monde à égalité et détermine précisément qui paiera quoi en fonction de ce qu’il/elle a commandé et dépensé.

Les groupes cuisinent en moyenne 3 à 4 plats par session. Des ateliers s’organisent (cuisine avec des produits locaux) et des échanges se créent avec VRAC Bruxelles, dans l’achat de produits directement à l’association, et également sur l’idée du glanage, qui consiste à récupérer les produits dans les champs ou les vergers après récolte.

Dernièrement, le 17 novembre 2023, a eu lieu la Rencontre Annuelle des Cuisines de Quartier au CBO. L’occasion pour les groupes et l’association de se retrouver et de faire un état des lieux du Mouvement. Y était notamment présenté le concept des “pôles alimentaires de quartier” : en effet, l’expérience bruxelloise montre que des cuisines partagées par plusieurs groupes de Cuisines de quartier, comme c’est le cas au CBO notamment, deviennent des lieux pivots pour le développement de dynamiques de quartier en faveur de l’accès à l’alimentation de qualité.

Des liens se tissent avec des maraîchers, des boulangeries artisanales, des potagers et composts de quartier ; certaines de ces lieux deviennent aussi de petits espaces de distribution VRAC !

Julia, coordinatrice du lieu en France, s’est d’ailleurs rendue avec Gabrielle, chargée de mission à VRAC Lyon Métropole, aux CDQ pour y suivre la formation sur le lancement et l’accompagnement de groupes de Cuisines de quartier.

Pour info, la prochaine rencontre annuelle aura lieu le 23 novembre 2024 de 14h à 16h30.

Feed the Culture ASBL

Feed the Culture ASBL est une plateforme citoyenne née en mai 2020 pendant la crise COVID-19. L'association a été créée par des professionnel.le.s des Industries Culturelles et Créatives pour d’autres professionnel.le.s des Industries Culturelles, Créatives et Evènementielles.

FTC se veut indépendant : nous ne sommes récupéré.e.s par aucun parti politique, ni par aucune fédération professionnelle, ni aucun syndicat. En revanche, nous sommes soutenu.e.s financièrement par des dons privés et par des subsides (voir la liste de nos partenaires) et nous recevons des denrées alimentaires par d’autres associations de distributions alimentaires.

En novembre 2022, Feed the culture ajoute un nouveau service en plus de sa distribution alimentaire : un programme de santé mentale sur 2022 et 2023.

Épicerie Sociale

Feed the culture met en place une distribution alimentaire pour les travailleurs et travailleuses des Industries Culturelles, Créatives et Evènementielles de la région bruxelloise. Chaque semaine, le samedi, une épicerie sociale est mis en place constituée à 98% d’invendus alimentaires.

Le bénéficiaire se rend le samedi dans nos locaux à l’heure indiquée et iel pourra faire ses courses dans un parcours déterminé. Des bénévoles seront là pour lea servir et lui proposer des produits.

Oui, la distribution est payante. 1€ par personne (si tu viens prendre à manger pour 3, c'est 3€. Pour 4, c'est 4€,….)

Nous mettons sur pied chaque semaine un vrai supermarché avec des rayons épicerie, yaourt, viandes, surgelés, fruits et légumes frais,… tous les produits sont visibles. Nous essayons que l’ensemble soit attrayant, varié, le plus frais et le moins transformé possible, avec des produits bio et vegan quand c’est possible.

Nos distributions sont réservées et uniquement réservées aux professionnel.le.s des Industries Culturelles, Créatives et Evènementielles. Il faut faire partie des secteurs suivants : Arts de la scène, Mode et design, Arts visuels et graphiques, Livres et édition, Patrimoine et architecture, Artisanat d’art, Audiovisuel, Archives, Évènementiel.

Nos invendus proviennent de différentes sources : supermarchés partenaires, autres associations de distributions alimentaires, restaurateurs, particuliers, producteurs agro-alimentaires,… Il faut toute une chaine importante pour avoir assez de nourriture chaque samedi à proposer.

Tout ce qui peut se garder pour la semaine suivante est mis dans notre stock (produits secs, conserves, produits d’hygiène, sauces, huile,…), une autre partie est congelée (viandes, charcuterie, pains,…) et enfin tout ce qui ne peut être ni congelé, ni gardé est donné à d’autres associations et actions citoyennes d’aide aux migrants, familles en difficulté, publics précaires,… Rien n’est donc jeté.

A l’avenir, nous souhaitons poursuivre cette action tout d’abord en y ajoutant plus de produits d’hygiène, de beauté et d’entretien pour la maison, puis en s’assurant une coordination avec un.e employé.e payé.e à l’année et enfin en s’installant dans nos locaux de façon durable. Pour toutes ces actions, nous avons toujours plus besoin de dons et de subsides.

Comme son nom l’indique, nous souhaitons nous concentrer uniquement sur ce public. Notre distribution est la seule du genre dans toute la Belgique. Le secteur de la culture et de l’évènementiel a été très impacté par la crise COVID et est de par sa nature un secteur précaire. Il l’était avant la pandémie et ne fait que s’accroitre avec le temps.

Règles d'inscription

Venir à la distribution sans être inscrit n’est pas possible. Depuis le 8 janvier 2022, nous vous demandons de venir avec une preuve papier qui démontre que vous êtes un.e professionnel.le de la culture et/ou de l'évènementiel :

  • pour les étudiants : carte étudiante ou attestation de leur inscription dans une école d'art, études artistiques, gestion culturelle,...
  • pour les personnes bénéficiant du statut d'artiste : preuve de ce statut, carte/visa artiste, ...
  • pour les autres : dernier contrat et/ou toutes preuves d'un travail rémunéré dans votre domaine d'action.

Seule 1 personne par foyer peut prendre de la nourriture (les inscriptions multiples pour 1 seul et même foyer sont interdites) Les échanges de places pour la distribution sont interdits.

Programme Santé Mentale

Feed the culture asbl et Cedric Jamar, psychothérapeute depuis 2015 s’associent afin de proposer un programme santé mentale - Industries Culturelles, Créatives et Événementielles en région bruxelloise. Ce nouveau projet s’ajoute à celui du programme de distribution alimentaire pour ce même public.

Le programme santé mentale-culture a été possible grâce au budget « psychologue première ligne » du fédéral qui s’étend de novembre 2022 à décembre 2023. Il permet de proposer deux types de rencontres :

  • Séances de groupes : 8 participant·e·s maximum et 2 encadrant·e·s
  • Séances individuelles : 1 participant·e et 1 psy.

Notre approche est à la fois globale, accueil du tout venant des travailleur·euse·s de la culture et spécifique car il s’agit bien de traiter des problématiques qui leurs sont spécifiques.

Les personnes issues des secteurs d’activités suivants : Spectacle vivant, Arts graphiques et visuels, Mode et design, Architecture et patrimoine, Livre & édition, Audiovisuel, Media, Artisanat d’art, Événementiel. Et ce pour tous les statuts : étudiant·e, employé·e, chômeur·euse, indépendant·e, artiste avec ou sans statut, retraité·e,…

Les séances sont payantes : 2,5€ par séance de groupe, 11€ par séance individuelle pour les non BIM et 4€ pour les BIM (Bénéficiaire de l'Intervention Majorée)

Avant chaque séance, le·a participant·e effectue un virement bancaire sur le compte de Feed The Culture ASBL: RUE LEBEAU 39 1000 BRUXELLES, IBAN BE26 3632 1341 8329, BIC (SWIFT) BBRUBEBB

Devenir Bénévole

Feed the culture fonctionne uniquement grâce aux bénévoles. Nous avons besoin de bénévoles chaque semaine.

Nous avons besoin de 2 types de bénévoles :

  • Bénévole véhiculé : voiture aux sièges rabattables pour aller chercher régulièrement ou de temps en temps des invendus alimentaires en région bruxelloise (quelques excursions en Wallonie sont possible)
  • Bénévole non véhiculé : pour la préparation et la distribution alimentaire du samedi dans nos locaux à Forest (horaire total de la distribution : entre 9h et 5h, possibilité de faire des shifts de bénévolat de 3 heures.)

Nous cherchons des personnes débrouillardes, en bonne forme physique, souriantes, aimant le travail d’équipe et le travail manuel.

Les défis de l'accès à l'alimentation

Dans une même rue, on peut retrouver des immeubles au standing très contrasté et des habitant·es aux situations variées et éloignées les unes des autres. La question de l’approvisionnement et de l’origine des denrées est importante, mais ce n’est pas la priorité n°1 et déterminante du fonctionnement d’un groupe.

Manifeste

Nous, artistes, opérateur.trice.s culturel.le.s, travailleur.euse.s de la culture et des Industries Culturelles et Créatives, simples citoyen.nes, pouvons observer depuis maintenant deux mois que la précarité de nos collègues ne fait qu’empirer. Nous étions déjà, avant cette crise, dans le système D pour nos exercer nos métiers et avoir une vie décente, nous sommes passés au système F ou G.

Nous avons pris la décision d'agir et de tenter d'organiser une forme de solidarité afin de soutenir concrètement les personnes qui travaillent et vivent de ce secteur. Nous pensons aussi adresser un signal fort aux autorités politiques de notre pays : la culture est là, bien vivante mais en souffrance et celles et ceux qui la font vivre demandent de l'aide, de la considération, du respect et de l'écoute.

Notre objectif n’est en aucun cas de diviser davantage une société déjà morcelée. Mais nous pensons que si chaque secteur s'organise à son échelle (et la nôtre est déjà immense), les initiatives vont se multiplier, s'inspirer les unes des autres et faire tache d'huile.

Nous sommes des travailleurs.euses de la culture, vivant et travaillant à Bruxelles.

TAG:

En savoir plus sur le sujet: