Tutoriel : Fabriquez Votre Propre Cocotte en Tissu (Marmite Norvégienne)

Pas de recette cette semaine, mais une technique de cuisson un peu particulière : la marmite norvégienne. Full of craft vous propose un tutoriel pour réaliser une marmite norvégienne : une cuiseuse écologique puisqu'il s'agit d'un contenant isolant capable de faire mijoter vos plats plusieurs heures sans consommer d'énergie.

La marmite norvégienne est un super outil pour terminer ses cuissons à basse température uniquement avec l'énergie nécessaire pour sa mise en température des aliments. Ce partage d'expérience vous permettra de garantir un maintien en température au-delà de 60°C durant plus de 10h avec un faitout ordinaire et bien au-delà avec une cocotte en fonte ou en terre en ayant simplement porté les aliments à ébullition quelques minutes.

Ca fait longtemps que je veux faire ma marmite norvégienne, et bien c’est chose faite et je suis la plus heureuse ! La marmite norvégienne permet de cuisiner avec peu d’énergie. En effet, pour cuisiner il vous suffit de porter à ébullition quelques minutes votre plat dans une cocotte, et de la placer dans la marmite, bien enfermée de 2h à 6h, voire 8h.

Marmite norvégienne souple, nomade et élégante qui garantie un efficacité d'isolation thermique maximale et ne nécessite que quelques notions de couture. Marmite norvégienne souple, nomade et élégante qui garantie un efficacité d'isolation thermique maximale et ne nécessite que quelques notions de couture.

Qu'est-ce qu'une marmite norvégienne ?

Ce n’est pas vraiment une marmite au sens strict ! C’est avant tout un nom générique pour qualifier une technique de cuisson qui se fait en deux temps (cuisson courte et repos dans un caisson isolant) et avec le matériel que l’on a sous la main. Selon Mireille Saimpaul, la grande spécialiste de la marmite norvégienne en France, son invention remonterait à l’Antiquité. En 1867, le brevet est déposé par un savant, inspiré par les fermières norvégiennes qui gardaient leurs marmites au chaud entourées de paille.

Chaque marmite est unique en son genre car souvent confectionnée maison. Les plus pressés (ou moins bricoleurs !) enveloppent la cocotte dans une couverture puis la placent dans une caisse à linge ou une glacière de taille adaptée. D’autres utilisent une caisse en bois, tapissent l’intérieur d’isolants de récup’ (pelotes de laine, vieux pulls, chutes de plaque de chanvre ou de laine de bois, carton, papier journal…) et les cousent avec des tissus pour former une sorte de pouf de type Wonderbag.

Comment fonctionne la cuisson à la marmite norvégienne ?

Idéale pour les plats qui doivent cuire longtemps (comme les pois chiches), qui doivent mijoter à feu doux, pour celles et ceux qui ont souvent tendance à faire cramer leurs plats, ou juste pour faire des économies d’énergie. Comment ça se passe, la cuisson à la marmite norvégienne ? C’est tout simple : on fait bouillir dans le même contenant que d’habitude ce que l’on souhaite cuire une ou deux petites minutes (pour que la casserole/cocotte que l’on met sur le feu soit bien chaude) puis on éteint le feu et on fait en sorte d’isoler notre casserole/cocotte le plus possible.

Comme la chaleur est conservée, votre plat continuera de cuire en consommant 3 fois moins d’énergie ! Par exemple, avec un plat qui devrait normalement mijoter 3 h à feu doux, vous le laissez mijoter 1 h normalement, puis vous le placez 2 h dans votre marmite norvégienne.

Et on laisse comme ça, plusieurs heures ou toute une nuit. Les résultats sont tops avec des pois chiches ou autres légumineuses (qui restent fermes tout en étant bien cuits), du riz (qui cuit bien et ne colle pas), des soupes, bref, à peu près tout ce qui a besoin de cuire longtemps sans être touillé. La seule difficulté, c’est l’anticipation.

Il ne vous reste plus qu'à vous lancer dans la cuisson à basse température à l'étouffé : ça demande un peu d'anticipation, mais le résultat est tellement savoureux.

Dans une société où l’on veut aller toujours plus vite, on se permet ici de ralentir, de prendre le temps.

Matériaux pour votre marmite norvégienne souple

  • Tous les types de laine peuvent convenir.
  • S'assurer que la laine est convenablement lavée.
  • Floconner la laine signifie l'aérer au maximum avec les mains ou un système de cardage pour permettre à l'air de s'implanter dans la fibre.
  • Privilégier un tissus épais pour la face intérieur (à minima) et un tissu tissé serré pour garder la brins de laine à l'intérieur.

Instructions de couture

L’important est de bien définir les mesures de chaque pièce : 2 au total. Un cercle, et un rectangle. Le cercle servira pour la base de la marmite et son couvercle. Le rectangle constituera le pourtour de la marmite.

Pour la taille de la marmite norvégienne, vous pouvez mesurer la casserole ou le faitout que vous comptez mettre dedans. Calculer ensuite la circonférence du cercle, car c’est elle qui m’indiquera quelle sera la longueur du rectangle. Ici la circonférence étant de 132 cm, le rectangle aura donc une longueur de 132 cm et une largeur de 40 cm, auxquelles il faut ajouter 1 cm de marge de chaque côté excepté le côté qui se retrouvera en haut de la marmite, pour lequel il faut ajouter 3cm. Inutile de prévoir des marges de couture pour les autres tissus (qui seront pris dans l’ourlet de toute façon). Il n'y a pas de marge aux 132 cm de longueur, mais uniquement aux 40 cm de hauteur.

Laisser les marges de coutures apparentes pour pouvoir ensuite le coudre aux rectangles. Faire un joli sandwich de cercles à coudre envers contre envers ! Epingler les épaisseurs et piquer à 1 cm du bord en laissant une petite ouverture pour le rembourrer. Astuce pour réaliser une piqure circulaire bien régulière : tracer un trait au marqueur pour marquer la marge de 1 cm et suivre cette marque lors de la couture. Enfin, rembourrer le coussin avec de la ouate de coton ou des chutes de tissus avant d’avoir totalement fermé la couture.

Avant de retourner votre couvercle, il faut d’abord entailler la marge de couture aux ciseaux. Faire de petites entailles régulières en veillant bien à ne pas couper la couture.

C’est le moment de s’occuper des rectangles. Epingler et commencer par coudre le côté droit comme sur la photo ci-dessous, puis la longueur du bas. Faire un repli puis un second sur le haut du rectangle. La difficulté ici réside dans les nombreuses épaisseurs de tissus. Pour les finitions, étant donnéé l’épaisseur faramineuse des coutures, inutile d’envisager de faire une couture anglaise. Même une couture rabattue, c’est compliqué !

Ce type de marmite norvégienne s'adapte à toutes les formes et taille de faitout , nous parlerons donc plutôt de contenance maximale que de dimension. Tracer au compas un premier cercle à 8 à 10ccm du bord. Cet espace permettra le passage du cordon et de coincer le couvercle pour limiter au maximum les pertes de chaleur. Tracer à la règle les côtés 2 à deux. L'assemblage des tissus sera réalisé par la couture camembert central. Coudre les "côtés" droits en respectant bien le traçage pour être sûr que les mains pourront passer lors du rembourrage. Préparer la fermeture extérieure en retournant les deux couches de tissus sur 1cm.

Alternatives simples pour une marmite norvégienne

Voici quelques alternatives simples pour créer votre propre marmite norvégienne avec des matériaux de récupération :

  1. Méthode du carton : Disposez un petit carton dans un carton plus grand et plus épais. Mettez entre les deux cartons des grosses boulettes bien serrées de prospectus et de papier journal (y compris en dessous). Fermez l’isolation sur le dessus avec des bandes de cartons et du ruban adhésif. Placez à l’intérieur une couverture en la faisant dépasser. Installez la cocotte bouillante dedans et recouvrez-la avec la couverture.

  2. Méthode de la caisse à vin : Tapissez l’intérieur d’une caisse à vin des chutes de laine de bois. Ajoutez 4 plaques de contreplaqué de taille adaptée afin de maintenir l’isolant. Placez au fond un dessous de plat en liège. Une fois la cocotte bouillante installée, couvez avec un coussin épais.

  3. Méthode de la panière à linge : Prenez une panière à linge ou un berceau en osier. Disposez dedans une couverture ou une couette repliée, en la faisant bien dépasser des bords. Placez au fond une triple épaisseur de carton. Quand votre plat a bien bouilli selon le temps indiqué dans la recette, mettez un couvercle, puis placez-le dans la panière.

  4. Méthode de la glacière : Récupérez une glacière assez haute et suffisamment large pour pouvoir y placer une cocotte. Disposez au fond des pelotes de laine. Posez ensuite une couche de carton épaisse de dimension adaptée.

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