Le Domaine de Chantilly, avec ses 7800 hectares, est un lieu où monuments historiques et paysages naturels rivalisent de magnificence, grâce à leur prestigieux passé, leur architecture et leurs jardins de Maître.
L'Histoire du Château de Chantilly
Quatre noms sont associés au Château de Chantilly, ponctuant son histoire à travers les siècles : D’Orgemont, Montmorency, Condé, Aumale. Autant de familles et d’hommes prestigieux qui ont façonné le site et son architecture, lui permettant de survivre aux affres du temps et des guerres.
Légués par le duc d'Aumale en 1886, les parcs sont restés inchangés grâce aux travaux de restauration et d'entretien. Le Château de Chantilly, un symbole de majesté à la française.
Les Jardins de Chantilly: Un Mélange d'Époques et de Styles
Avec plus de 115 hectares, le parc du Château de Chantilly réunit les époques et les modes : un jardin à la française, dessiné par André Le Nôtre au XVIIème siècle, un jardin anglo-chinois créé à la fin du XVIIIème siècle et le jardin anglais conçu au début du XIXème siècle.
Le Jardin à la Française
Imaginé par André Le Nôtre durant le 17e siècle, il est un modèle de symétrie et d'harmonie. De toutes les créations de Le Nôtre, Chantilly sera son jardin préféré. Avec son tracé géométrique, constitué de parterres, de bosquets et de bassins, le jardin à la française triomphe de l’ordre sur le désordre, de la culture sur la nature sauvage.
Le Jardin Anglo-Chinois et le Hameau
Contre-pied du jardin à la française, le jardin anglo-chinois cherche à imiter la nature sauvage. Il s’illustre par une végétation dense et comprend plusieurs petites structures décoratives. Dessiné en 1773, le Hameau était le pôle d’attraction pour se reposer et se divertir.
Parmi elles, figuraient 7 maisonnettes (il n’en subsiste que 5) qui constituaient le Hameau. D’aspect volontairement rustique, cet ensemble était entouré d’arbres fruitiers, de petits potagers et d’orangers.
Le Jardin Anglais
A l’opposé du jardin à la française, le jardin anglais puise dans le romantisme. Moins académique que le jardin à la française, le jardin anglais laisse apparaître une nature plus sauvage. Paysage et œuvre d’art à la fois, où la nature sauvage rejoint les installations classiques, telles l’île d’Amour ou le Temple de Vénus.
Le Hameau: Un Retour à la Nature
On dit qu’il a inspiré le Hameau de La Reine dans les jardins du Petit Trianon à Versailles. Nous sommes en 1774, à Chantilly : le Prince de Condé fait construire dans le jardin anglo-chinois - dernière mode de l’époque - un ensemble de 7 chaumières à l’allure rustique. Simplicité apparente, raffinement intérieur. En témoignent les luxueuses tentures roses et l’abondance des plantes sur les gravures de l’époque.
Toute la haute société venait dans ce cadre délicieusement champêtre. Autrefois, c'est-à-dire au temps du prince de Condé, ces petits bâtiments virent défiler la haute société, venue s'égayer dans un lieu volontairement original.
« C'était l'époque des jardins dits à l'anglo-chinoise, et du retour à la nature. Le prince de Condé a fait construire ces maisonnettes, rustiques à l'extérieur, d'un raffinement extrême à l'intérieur : c'est ce contraste qui créait la surprise », explique Danièle Clergeot, directeur général du domaine de Chantilly.
Restauration du Hameau
Niché au sein de l'immense domaine, il a retrouvé son éclat d'antan. Hélas, faute de moyens, les maisons sont aujourd'hui vides, et on ne trouve pas trace des luxurieuses tentures roses, du gazon qui tapissait les sols ou des plantes dégoulinantes qui décoraient les murs intérieurs.
« Nous avons privilégié l'extérieur : faute de quoi, les maisons auraient simplement disparu », avance Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques. Les travaux de restauration ont duré presqu'un an.
Il a fallu demander une dérogation pour reconstruire les bâtiments tels qu'ils furent édifiés en 1775. Car le duc d'Aumale, dernier occupant du domaine, voulant « conserver à la France le domaine de Chantilly dans son intégrité » avait fait promettre à l'Institut de France, à qui il l'avait légué, qu'il n'y aurait aucune modification majeure.
Or le hameau avait subi des dégradations après la Révolution, puis de profonds changements au fil du temps. Désireux de retrouver l'aspect XVIIIe, les restaurateurs ont donc dû faire fi du principe de « non-modification ».
Dans les archives du château, l'architecte a retrouvé des aquarelles fidèles aux bâtiments initiaux. Les toits de chaume - restaurés par un artisan normand - ont sciemment été refaits de façon irrégulière, comme c'était le cas à l'époque. Les clous ont été forgés, de fausses cheminées rajoutées. Les colombages sont de couleurs ocre, comme indiqués sur les croquis. Le tout donne cet aspect champêtre charmant, tant prisé aujourd'hui.
« Depuis quinze ans, il y a un intérêt approfondi du public pour les jardins historiques », confirme Pierre-Antoine Gatier.
Le Domaine de Chantilly Aujourd'hui
Le domaine de Chantilly s'étend sur 7 800 hectares, et a reçu l'année dernière près de 400 000 visiteurs. Depuis 2005, de grands travaux ont été lancés. Ceux de la Grande Singerie (un boudoir décoratif) sont achevés, mais une partie du parc est encore en chantier, notamment le parterre nord du jardin Le Nôtre. Le domaine de Chantilly réfléchit, par ailleurs, à restaurer la galerie de peinture du Musée de Condé.
Au sein du Hameau, il est toujours possible de déguster des spécialités locales et notamment un dessert à base de vraie crème Chantilly (battue obligatoirement à la main !).
Les Grandes Écuries
Les plus grandes écuries princières d’Europe sont construites entre 1719 et 1735. Dans un décor sculpté de style rocailles, ces écuries pouvaient accueillir avec ses 2 grandes nefs de 180m de long 240 chevaux de chasse. Le bâtiment accueille désormais une académie équestre.
Louis XV, Frédéric de Prusse et le futur Tsar Paul Ier ont dîné sous la coupole haute de 28 mètres. Les Grandes Écuries de Chantilly pouvaient alors accueillir 240 chevaux et 500 chiens destinés aux chasses organisées sur le domaine.
Œuvre de l’architecte Jean Aubert, elles impressionnent par leur majesté et leurs dimensions. Il aura fallu plus de vingt ans - de 1719 à 1740 - pour édifier un tel édifice dont on dit qu’elles sont les plus belles écuries du monde et qui reçoivent aujourd’hui le Musée Vivant du Cheval. Un hommage ô combien réel à ce patrimoine historique et naturel exceptionnel.
Elle propose chaque année plus de 120 représentations et des animations équestres quotidiennes qui émerveillent petits et grands.
Le Jeu de Paume
Au XVIème siècle, du roi au peuple, tous « épatent la galerie » - expression directement née de ce sport - Le jeu de paume connaît alors son heure de gloire. Mais ce n’est qu’en 1757 que Louis Joseph de Bourbon - reconnu comme l’un des cinquante meilleurs joueurs amateurs - fait inaugurer le jeu de Paume de Chantilly, l’un des derniers jeux princiers à être construit.
C’est à l’orfèvre Cousinet que revient la charge des décorations sculptées sur la façade. Une terrasse d’agrément sera ajoutée deux ans plus tard. Délaissé, le Jeu de Paume devient au XIXème siècle salle d’exposition dont les volumes grandioses se prêtent parfaitement à l’exploration d’œuvres picturales monumentales.
Aujourd’hui en rénovation, le site s’apprête à rouvrir ses portes pour accueillir soirées de gala, événements familiaux, concerts et autres manifestations prestigieuses.
La Maison de Sylvie
Edifiée au début du XVIIème siècle, la maison de Sylvie doit son nom à la duchesse de Montmorency, surnommée ainsi par le poète Théophile de Viau qui trouva ici asile et protection durant plusieurs années alors qu’il était condamné au bûcher.
Dans cette charmante maison demeurent peintures et tentures chantant la vénerie, boiseries du XVIIIème siècle et la rotonde polygonale du XIXème siècle. Au visiteur de flâner au gré des allées du parc pour découvrir ce lieu où poésie, mélancolie et nature se marient harmonieusement.
Soigneusement restaurée, la maison de Sylvie est idéale pour organiser réceptions et séminaires.
Autres attractions
Ces lieux remarquables se prêtent à tous les événements privés et professionnels de prestige. Les Grandes Écuries et son Musée du Cheval vous ouvrent leur dôme de 600 places sous 28 mètres de hauteur.
Entre tradition française de Le Nôtre, jardin anglais et potager des Princes, chacun des espaces extérieurs tient son rôle dans un merveilleux théâtre de couleurs, sur les bords du canal Saint-Jean.
Le Musée Condé
Le Château abrite aujourd’hui le Musée de Condé aux 1000 peintures, 5000 dessins et gravures auxquels il faut ajouter les 3000 ouvrages de la Bibliothèque.
Raphaël, Delacroix, Ingres, Watteau, Poussin… c’est un florilège de la peinture européenne du XVème au XIXème siècle. Les objets d’art ne sont pas en reste ; en témoignent les porcelaines de Chantilly et de Sèvres, les meubles royaux…
La volonté du plus grand collectionneur de son temps a été respectée : ce n’est qu’en venant jusqu’à Chantilly que ce trésor vous sera révélé. Un voyage inédit et inoubliable.
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