L'automne est bien là, avec son lot de rhumes et de virus. Vous avez le nez qui coule, la gorge qui pique et vous commencez à tousser ? Comme beaucoup, vous allez probablement opter pour l’automédication. Un réflexe très français, pourtant, comme le rappelle l’Agence nationale du médicament (ANSM), les médicaments contre le rhume en vente libre dans les pharmacies constituent un danger potentiel pour la santé : ils peuvent provoquer des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), même à faible dose et sur une durée de traitement courte, selon Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l’ANSM.
Les sirops antitussifs : efficacité et risques
Il faut aussi se méfier de certains sirops antitussifs eux aussi en vente libre. Certains seraient au mieux inefficaces, et d’autres présenteraient des effets indésirables faisant pencher la balance bénéfices-risques du mauvais côté. Et ce sont peut-être les flacons de sirop qui dorment dans vos armoires à pharmacie à la maison qui sont potentiellement les plus dangereux.
Mais quand on tombe malade et que l’on tousse au point d’en avoir mal aux côtes et des courbatures aux abdos, la tentation de recourir à un sirop antitussif pour calmer la toux et apaiser la gorge en feu est plus grande que jamais. Que l’on ait une toux sèche ou une toux grasse, il existe des dizaines de références pour chaque mal, dont de nombreuses accessibles en vente libre.
Environ « 70 % des sirops contre la toux ne servent à rien, mais tous peuvent provoquer des troubles digestifs et des réactions allergiques », prévient le Pr Jean-Paul Giroud, auteur de l’ouvrage Automédication, Le guide expert (éd. La Martinière), professeur de pharmacologie clinique et membre de l’Académie de Médecine, et qui mène des évaluations sur l’efficacité et la tolérance des médicaments disponibles sur le marché. Pour le Pr Giroud « l’automédication est utile pour traiter un trouble bénin chez les adultes en bonne santé à condition d’avoir recours à un médicament efficace et bien toléré ».
Elle est toutefois « à proscrire chez les nourrissons, les femmes enceintes ou qui allaitent ainsi que chez les personnes âgées polymédicamentées », insiste le spécialiste des médicaments. Et alors qu’à ce jour, plusieurs régions dont l’Ile-de-France, la Martinique, la Guadeloupe ou encore la Bretagne sont d’ores et déjà en phase épidémique de bronchiolite, la Haute Autorité de santé (HAS) indique que « les sirops antitussifs et fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués » dans le traitement de la bronchiolite aiguë du nourrisson. Ils sont même « dangereux et augmentent le risque d’hospitalisation », renchérit le ministère de la Santé.
Attention aux vieux flacons et à la pholcodine
Si la grosse toux automnale vient de vous rattraper et que vous comptez la soigner en faisant un tour dans votre armoire à pharmacie à la maison : attention aux flacons de sirop antitussifs qui seraient stockés depuis un peu trop longtemps dans vos placards, ils sont potentiellement dangereux pour votre santé. Si vos flacons datent de plus d’un an, même s’ils n’ont pas encore atteint leur date d’expiration et qu’ils n’ont jamais été ouverts, il est impératif de regarder leur composition attentivement avant d’en prendre une cuillérée.
Car s’ils contiennent de la pholcodine, il ne faut surtout pas tenter de soigner sa toux avec. Selon une récente étude, « la prise d’un médicament à base de pholcodine, utilisé contre la toux, expose à un risque important de faire une allergie grave aux curares, indiqués lors d’une anesthésie générale, même si l’anesthésie a lieu plusieurs semaines après la prise du médicament a alerté l’ANSM en septembre 2022. Compte tenu du caractère non indispensable de ces sirops et de l’existence d’alternatives thérapeutiques, nous estimons que leur rapport bénéfice-risque est défavorable ».
De quoi pousser l’agence sanitaire à suspendre dans la foulée « toutes les autorisations de mise sur le marché (AMM) des sirops contre la toux à base de pholcodine en France ». Une décision qui a donné lieu au « rappel de l’ensemble des lots de ces sirops présents dans les officines, les établissements de santé et chez les grossistes répartiteurs ».
« A compter du 5 avril 2023, les AMM des médicaments contenant de la pholcodine (sirops) sont retirées en France, poursuit l’ANSM. Cette mesure fait suite à la décision de la Commission européenne de retirer les AMM de ces médicaments, conformément à l’avis rendu par l’Agence européenne des médicaments. En pratique, en France tous les sirops concernés ont fait l’objet d’un rappel de lots dès le 8 septembre 2022. Il n’est donc plus possible de se procurer de pholcodine depuis cette date ».
Alternatives naturelles et précautions
Pour soulager les maux de gorge, le miel a bonne presse. Soigner son mal de gorge de manière naturelle ? Bien sûr, disent les laboratoires, qui ajoutent la mention « miel » sur leurs boîtes de médicaments, les décorent de volutes jaunes... Mais, en lisant la composition de ces produits, on découvre que bien peu contiennent du vrai miel. Le plus souvent, il s’agit d’un arôme, un goût artificiel donc, auquel sont ajoutés du faux sucre (édulcorant) et du colorant jaune pour parfaire l’illusion. Ou alors le miel entre bien dans la composition mais en tant qu’excipient, c’est-à-dire un composant du médicament qui n’a pas d’effet thérapeutique.
Le mal de gorge lié à une infection virale étant généralement bénin, la prise de ces pastilles n’est donc pas utile. La revue Prescrire recommande même de les éviter. Pour soulager un mal de gorge, le médicament le plus éprouvé est le paracétamol (Doliprane ou autres). La mauve et le radis noir sont des plantes aux propriétés expectorantes. Le Coquelicot, de la famille des papavéracées, est une plante sédative, pectorale et émolliente. La Propolis est une résine végétale produite par les abeilles.
Que faire en cas de toux ?
En cas de toux : la toux est une contraction spasmodique soudaine et souvent répétitive, de la cavité thoracique humaine, dont résulte une expulsion violente d'air des poumons, et usuellement accompagnée d'un son distinctif. Dysfonctionnement de la sécrétion bronchique. Des mesures simples et sans médicament doivent être entreprises en cas de toux chez l’enfant. Faire des lavages de nez au sérum physiologique si le nez est pris, proposer des boissons régulièrement, aérer la chambre et ne pas fumer au domicile. L’utilisation des sirops contre la toux sèche ou grasse n’est pas recommandée chez le nourrisson.
Chez les enfants, un avis médical préalable est toujours préférable et leur usage doit se limiter au cas où l’enfant a du mal à supporter la toux. Les médicaments utilisés pour calmer la toux sèche sont des antitussifs qui diminuent ce réflexe en agissant sur le système nerveux. Les antitussifs antihistaminiques sont plutôt recommandés en cas de toux sèche survenant la nuit, en raison de leur effet sédatif. Les antitussifs opiacés peuvent renfermer de la codéine, du dextrométorphane ou de la noscapine. Les antitussifs opiacés peuvent parfois être mal tolérés (constipation, nausées ou sensation de vertiges, par exemple). Les sirops à base de pholcodine utilisés contre la toux (DIMETANE, BIOCALYPTOL, BRONCALENE, PHOLCODINE BIOGARAN) ont été associés à des réactions allergiques croisées graves avec les curares utilisés lors d'anesthésie générale. Ils ne sont plus disponibles depuis septembre 2022.
Les antitussifs non opiacés, non antihistaminiques présentent généralement moins d’effets gênants. Les fluidifiants bronchiques contenant de l’acétylcystéine ou de la carbocystéine sont destinés à diminuer la viscosité des sécrétions et à faciliter leur remontée et leur élimination. Leur usage est rarement indispensable. De plus, l'usage des médicaments contenant de la carbocistéine ou de l'acétylcystéine est contre-indiqué chez les enfants de moins de deux ans. Des médicaments contenant des substances qui fluidifient les glaires (terpine, sulfogaïacol…) ou des extraits de plantes (lierre, pin, etc.) sont également proposés dans le traitement des affections respiratoires accompagnées de sécrétions importantes.
Dextrométhorphane Biogaran : indications, posologie et contre-indications
Ce médicament contient un antitussif opiacé qui bloque le réflexe de la toux en agissant directement sur le cerveau. Il n'entraîne pas de dépendance, ni de dépression respiratoire aux doses usuelles. Il est utilisé dans le traitement de courte durée des toux sèches ou d'irritation.
Présentations du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN
- DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN 1,5 ml/ml SANS SUCRE : sirop (arôme caramel) ; flacon de 125 ml avec godet doseur de 15 ml
- DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN 1,5 ml/ml SANS SUCRE : sirop (arôme caramel) ; flacon de 250 ml avec godet doseur de 15 ml
Composition du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN
p 5 ml | p 15 ml | |
---|---|---|
Dextrométhorphane bromhydrate | 7,5 mg | 22,5 mg |
Maltitol | ++ | ++ |
Benzoate de sodium | ++ | ++ |
Contre-indications du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN
- insuffisance respiratoire
- asthme
- en association avec un antidépresseur de type IMAO
- enfant de moins de 30 mois
- allaitement
Attention
Ce médicament n'est pas adapté au traitement de la toux grasse, qui est un mécanisme de défense normal de l'organisme permettant l'évacuation des mucosités présentes dans les bronches. La toux est un symptôme qui peut révéler de nombreuses maladies (allergie, maladie cardiaque, pulmonaire, digestive...) : consultez votre médecin si elle persiste plus de quelques jours. Évitez la prise de boissons alcoolisées pendant le traitement. Ce médicament peut induire une somnolence, parfois intense chez certaines personnes. Cette somnolence peut être augmentée par la prise d'alcool ou d'autres médicaments sédatifs. La conduite et l'utilisation de machines dangereuses sont fortement déconseillées, surtout dans les heures qui suivent la prise du médicament.
Interactions du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN avec d'autres substances
Ce médicament ne doit pas être associé aux antidépresseurs de type IMAO non sélectifs (MARSILID) ou sélectifs A (MOCLAMINE) : risque d'élévation de la température, d'agitation, de chute brutale de la tension artérielle. Informez par ailleurs votre médecin ou votre pharmacien si vous prenez un médicament sédatif (tranquillisants, somnifères, certains médicaments contre la douleur contenant des opiacés, antidépresseurs, neuroleptiques...).
Grossesse et allaitement
L'utilisation ponctuelle de ce médicament pendant la grossesse est possible, à condition de respecter la posologie recommandée. Néanmoins, son utilisation dans les jours qui ont précédé l'accouchement doit être signalée au médecin ; en effet, une surveillance particulière du nouveau-né peut être nécessaire. Certains antitussifs pris à doses excessives par des mères allaitant leurs enfants ont provoqué chez ces derniers des pauses respiratoires. Ce risque n'a pas été constaté avec le dextrométhorphane aux doses recommandées ; mais ce médicament est néanmoins, par sécurité, contre-indiqué pendant l'allaitement.
Mode d'emploi et posologie du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN
Ce médicament est pris au moment où survient la toux, en espaçant les prises d'au moins 4 heures.
Posologie usuelle :
- Adulte : 1 godet doseur de 15 ml, 3 à 4 fois par jour.
- Enfant de 12 à 15 ans : 1 godet doseur de 5 ml, 4 à 6 fois par jour.
- Enfant de 6 à 12 ans : 1 godet doseur de 5 ml, 3 à 4 fois par jour.
- Enfant de 30 mois à 6 ans : 1 godet doseur de 2,5 ml, 4 à 6 fois par jour.
La posologie initiale doit être diminuée de moitié en cas d'insuffisance hépatique. La durée du traitement ne doit pas dépasser 5 jours sans avis médical.
Conseils
Des mesures simples permettent de calmer les toux sèches : boissons chaudes et humidification de l'air ambiant. La cigarette est irritante pour les bronches et entretient la toux : évitez de fumer ou d'être exposé à la fumée des autres. Une toux nocturne aggravée par ce médicament peut être une toux allergique ; demandez conseil à votre médecin. Après ouverture du flacon, la solution buvable ne doit pas être conservée plus de 1 mois.
Effets indésirables possibles du médicament DEXTROMÉTHORPHANE BIOGARAN
- Somnolence, vertiges.
- Nausées, vomissements, constipation.
- Réaction allergique : éruption cutanée, œdème de Quincke, exceptionnellement bronchospasme.
Des cas d'abus et de mésusage du dextrométorphane ont été rapportés.
TAG: #Sirop