Le rationnement des vaches laitières est un sujet récurrent dans chaque exploitation laitière. Pourtant, de plus en plus d’éleveurs font le choix de nourrir en salle de traite. Mais pourquoi ? Depuis quelques années, l’aliment fait son retour en salle de traite.
Pourquoi choisir l'alimentation en salle de traite ?
Les fabricants en matière de système de distribution de ration offrent différentes solutions. Hanskamp, fabricant Hollandais de doseurs «PipeFeeder » utilisés en salle de traite, revient sur les motivations de ses clients Français et Européens.
Les avantages de l'alimentation en salle de traite Hanskamp
- Optimisation de la traite : les vaches viennent d’elle-même en salle de traite.
- Augmentation de la vitesse de traite : la consommation d’aliments durant la traite déclenche un pic d’ocytocine très important.
- Amélioration de l’ambiance dans le bâtiment : toute compétition pour la consommation de la ration entre les vaches disparait.
- Un rationnement précis, anti-gaspillage et en 2 repas par jour.
- Possibilité de distribuer un aliment granulé ou mélange fermier. (Prix InnovSpace2017).
Les pionniers de l’alimentation en salle de traite en France se trouvent dans les régions fromagères où le pâturage est une obligation. Grâce à l’alimentation en salle de traite, les éleveurs ont la possibilité de lâcher leurs vaches en pâture immédiatement après la traite. C’est un atout considérable comparé à un système DAC ou les vaches doivent rester sous le bâtiment pour consommer leur ration.
Aujourd’hui l’alimentation en salle de traite s’est démocratisée également aux gros troupeaux laitiers Français et Européens. Elle est utilisée pour distribuer l’intégralité de la ration ou pour compléter la station DAC. Les doseurs Hanskamp peuvent également être installés en cabane à traire : ce qui offre la possibilité de rationner aux champs.
Caractéristiques des doseurs PipeFeeder Hanskamp
Les doseurs Hanskamp ont été conçus suivant un cahier des charges établi avec et pour les éleveurs laitiers. Les doseurs PipeFeeder Hanskamp offrent ainsi :
- Une distribution pendant toute la durée de la traite : les vaches restent calmes pendant toute la traite.
- Un dosage précis à 25g près.
- Une distribution silencieuse et sans poussières grâce au dosage juste au-dessus de l’auge.
- Un système anti-gaspillage efficace. Aucun granulé ne tombe suite à un choc contre un doseur.
Gestion des doseurs Hanskamp
Les doseurs Hanskamp peuvent être gérés de 2 façons différentes :
- Par un système de gestion de troupeau de tout type ou marque ((GEA, Delaval, Boumatic, Fullwood…). Les doseurs Hanskamp sont raccordés directement au logiciel et l’éleveur peut les gérer à partir de ce logiciel.
- Par le système de gestion Hanskamp. Sans identification et sans logiciel, ce système permet, par un potentiomètre, de régler la quantité d’aliment à distribuer par poste ou par côté.
Les doseurs PipeFeeder peuvent également être utilisés pour distribuer de l’aliment sur un roto ou un robot de traite (toutes marques).
Importance de la salle de traite
La traite reste la plus grosse astreinte des éleveurs laitiers. Aujourd’hui, on évolue vers des dimensions plus importantes. Les éleveurs ont alors besoin de critères d’analyse pour choisir une salle de traite qui s’adapte à leur système. Selon un récent sondage sur le temps de travail, près de 80 % des éleveurs passent plus de 2 heures par jour dans leur salle de traite dont plus de la moitié 3 à 5 heures ou plus. Le choix de l’outil de traite est donc plus que déterminant quant à la charge de travail.
Combiner confort et performance de l’outil
« Le premier paramètre à considérer c’est le confort du trayeur, assure l’expert. La traite latérale (à 30°, soit en épi) permet de bien visualiser les vaches, tandis que la traite par arrière (à 60 ou 90°) donne une bonne vue sur la mamelle et limite surtout le risque de coups de pieds. » Au niveau de la performance, ce sont principalement l’entrée et la sortie des vaches qui rythmeront la traite. Pour l’entrée, le professionnel conseille de limiter au maximum les obstacles sur le chemin des vaches (comme les poteaux de portillons par exemple).
« L’objectif de performance se situe à 4 rotations/heure en sortie latérale (soit 48 VL/h pour une 2x6 en épi) contre 5 rotations/heure en sortie frontale (soit 100 vaches à l’heure pour une 2x10 TPA). Cette cadence définit alors la charge de travail : un trayeur se limitera à une 2x6 voire 2x8 en sortie latérale tandis qu’il sera capable d’assurer seule sur une 2x10 en sortie rapide, explique Jean-René Thibaut. » La traite par arrière semble alors être l’installation la plus performante.
Pour la sortie des animaux, l’expert rappelle les différentes méthodes : le peigne (la stalle se soulève vers l’avant), la guillotine (la stalle se lève verticalement) ou la lice rotative qui tourne et se repositionne derrière la vache. Après de nombreuses études, Boumatic a d’ailleurs conçu une nouvelle salle de traite qui cumule les différents avantages au niveau de l’entrée et la sortie des vaches : « Sans aucun obstacle au sol, Smartway 90 facilite l’entrée des animaux, explique le spécialiste. Pour la sortie, nous avons combiné la stalle qui se lève avec une vis rotative qui se repositionne derrière les vaches. Sans portillon au sol, le lavage est aussi facilité. »
Organisation et gain de temps
Pour l’aire d’attente, l’entreprise préconise d’utiliser une barrière poussante : « Une mauvaise entrée peut pénaliser jusqu’à 25 % de la performance de la traite. C’est notamment le cas lorsque l’éleveur doit sortir du quai pour pousser les vaches, assure le professionnel. On préfère alors la barrière poussante au chien électrique par respect du bien-être animal. » Il conseille également de traire le lot complet en 1 heure maximum car en étant regroupées dans l’aire d’attente, la température corporelle des vaches monte rapidement et devient inconfortable.
Pour optimiser son temps de traite, l’éleveur doit veiller à conserver des vaches propres pour éviter de perdre du temps à la préparation de la mamelle, même si cette étape ne doit pas être négligée au risque de sur-traire des vaches en début de traite (le lait doit être disponible dès le branchement de la griffe).
L'alternative des robots de traite
Dans le bâtiment imposant, plusieurs dizaines de vaches évoluent dans le calme, de retour du pâturage. Certaines d’entre elles vont, de leur propre initiative, se glisser dans un box où elles s’immobilisent. La machine se met alors en route : un bras articulé se positionne au niveau du pis, procède à la désinfection et au nettoyage des trayons, puis tire le lait. Cette scène se déroule sous l’œil attentif de Jean-Pierre Barbier, l’un des trois associés à la tête du GAEC de l’Uvry, élevage laitier basé à Goviller, près de Nancy.
« Pour un éleveur, les bénéfices des robots de traite sont énormes », affirme Jean-Pierre Barbier. « Grâce à eux, le temps dédié à la traite est divisé par quatre par rapport à la salle de traite classique. Nous gagnons aussi en souplesse dans les horaires. » Après des décennies d’évolution technologique, le système est désormais bien au point : l’association d’une caméra 3D et de l’intelligence artificielle permet un taux d’échec très faible au moment de la traite. De quoi justifier un investissement plutôt conséquent : autour de 100 000 € par robot de traite.
Au GAEC de l’Uvry, on est aussi équipé de deux robots mobiles : un repousse-fourrage, chargé de repousser régulièrement la nourriture dans l'auge des vaches, et un racleur-caillebottis, qui permet d’évacuer le lisier vers le sous-sol, où il est collecté.
Pour Jean-Pierre Barbier, le constat, après plusieurs années, est sans appel. « Ce serait impossible de revenir en arrière, on ne se pose même pas la question ! », s’exclame-t-il. « D’ailleurs, je ne connais aucun éleveur équipé en robotique qui envisage de revenir en arrière. Pour nous, cela a été une vraie révolution. » En plus du gain de temps et d’énergie, les robots présentent un autre avantage : celui de la collecte de données.
« Tous les jours, nous récupérons une cinquantaine d’indicateurs sur chaque vache », précise Jean-Pierre Barbier. « Qualité du lait, présence de maladies, santé des animaux… On gagne donc en technicité, avec la possibilité d’anticiper les traitements, et donc, par exemple, de baisser notre consommation d’antibiotiques en utilisant des huiles essentielles et de la phytothérapie.
Avantages et inconvénients des robots de traite
Moins d'astreinte, plus de souplesse dans les horaires de travail, une collecte de données efficace pour suivre la santé des troupeaux... Toutes ces raisons expliquent le succès rencontré par les robots dans l'élevage. Thibaut Cordel : « Ce n’est pas le robot en lui-même, ils sont tous bien, c’est l’organisation autour qu’il faut penser, et c’est comme ça qu’il peut participer à la qualité de vie au travail ».
Le robot de traite fait des émules depuis quelques années. Diminution des mouvements répétitifs, souplesse de travail : c’est vrai qu’il a des avantages. Mais l’outil a également des inconvénients, et notamment la charge mentale liées aux alarmes.
« Le robot de traite apporte son lot d’avantage et d’inconvénients, explique Aline Dronne, chargée de mission pour l’Aract Grand-Est. Du côté des avantages, les éleveurs citent souvent la diminution des contraintes physiques et la souplesse d’organisation puisqu’ils n’y a plus la contrainte de la traite deux fois par jour. De l’autre côté, celui des inconvénients, le robot de traite peut entrainer un stress important, pour la gestion des alarmes, ou les vaches en retard. Cela déplace des contraintes physiques, vers des contraintes mentales. »
D’autres écueils ont également été relevés, comme le nombre important de données disponibles grâce aux robots, dont le traitement peut s’avérer chronophage, si l’éleveur ne sait pas comment les organiser. « Passer au robot de traite, c’est un vrai changement de compétences, cela peut s’avérer compliqué, indique David Rivat, conseiller prévention pour la CAAA. Alors, l’intérêt du robot dépendra vraiment de l’exploitation, des éleveurs, mais surtout de leurs besoins, et de leur organisation. »
« Le robot, c’est un outil, il faut organiser tout ce qui va autour », estime d’ailleurs Thibaut Cordel, un des six associés du Gaec de l’Alliance, dont l’installation du robot remonte à 2013. Et, comme chaque exploitation est différente, l’organisation qui va avec pourra l’être également. Au Gaec de l’Alliance par exemple, seule la moitié des 230 vaches, celles en début de lactation, est traite au robot. Les vaches en fin de lactation passent en salle de traite.
« En plus de limiter les mouvements répétitifs, le robot apporte une souplesse dans notre organisation quotidienne. Je pense que le robot peut redonner une attractivité au métier, et ce aussi grâce aux données qu’il fournit », estime Thibaut Cordel. Pour accompagner les éleveurs dans leur projet de robotisation, la MSA, l’Aract et la CAAA ont conçu un guide. Il se nomme « guide d’accompagnement pour intégrer une outil numérique au service de mon exploitation ». L’objectif : se poser toutes les questions en amont du projet, et « le penser dans toutes ses dimensions, et pas uniquement technique et financière », précise David Rivat.
Évolution du cheptel laitier et impact des robots
Selon l’Institut de l’élevage (Idele), le cheptel de vaches laitières poursuit sa lente et régulière érosion : il a chuté de 10,4% entre 2014 et 2022 et de 2,3% pour la seule année 2022. En 2022, la collecte de lait a baissé de 0,7% par rapport à 2021 et de 5,5% par rapport à 2015, point culminant de la collecte nationale. Le prix du lait n’est pas en cause. Trois moteurs ont été depuis longtemps identifiés comme des moteurs de la déprise laitière : il s’agit de la raréfaction de la main-d’œuvre disponible, de l’astreinte et de la pénibilité du travail. Ce contexte explique l’envolée du nombre de robots de traite en service.
Selon la même étude, en ce qui concerne le temps de travail, la baisse supposée est très variable d’une exploitation à l’autre. En théorie, le gain de temps est d’environ 2 minutes par vache laitière et par jour grâce au robot de traite, soit l’équivalent de trois heures de traite en moins et d’une heure de surveillance en plus par jour. Au-delà de l’aspect temps de travail, ce sont la souplesse des horaires et la flexibilité du robot de traite qui séduisent les éleveurs en traite robotisée. Cependant, une astreinte 24h/24h est à prévoir et le remplacement de la personne en charge de la traite est plus difficile à anticiper qu’en salle de traite.
Considérations importantes avant l'installation
Par nature répétitive et le plus souvent biquotidienne, la traite des vaches laitières exige une installation fonctionnelle sous peine de devenir une véritable corvée. Si les robots de traite ont connu ces dernières années un fort engouement, les solutions conventionnelles conservent leur intérêt, en particulier dans le contexte économique difficile que connaît actuellement le secteur laitier. Le choix et la configuration des équipements liés à cette tâche méritent donc la plus grande attention. Une profonde réflexion préalable étayée par un nombre suffisant de visites d'élevages laitiers conditionne bien souvent l'implantation d'une salle de traite réussie.
Vous réfléchissez à une nouvelle installation de traite ? Prenez en compte les avantages et inconvénients de chaque système. À chaque salle de traite ses avantages et ses inconvénients. Mais lorsque ces derniers rendent la traite pénible pour l’éleveur, il peut être bon de revoir la conception du système.
La traite, principale tâche d’astreinte en élevage laitier, a de gros impacts sur les résultats de l’exploitation, la santé des vaches, mais aussi les conditions de travail de l’éleveur.
Florian Dassé, conseiller national en prévention des risques professionnels à la MSA, expliquait par exemple à l’occasion d’un webinaire dédié que la traite en épi à 30° limitait la visibilité et l’accès au trayon arrière du côté opposé au trayeur. « Cela demande au trayeur plus de flexion du bras lors de la pose du gobelet. » Il poursuit : « En traite par l’arrière ou en épi 50-60°, la zone d’atteinte des trayons diffère fortement entre l’avant et l’arrière. En roto extérieur, le ou les trayeurs sont postés à un endroit précis donc ils n’ont pas de visibilité sur l’ensemble du système et sont dépendants du rythme de traite.
« La pénibilité peut venir du système de traite en lui-même et du choix des équipements, mais aussi de la fluidité de circulation, de la disposition des postes de travail comme la hauteur et la profondeur pour la pose des gobelets. Sans oublier que la traite est très répétitive, Florian Dassé ajoute : « Il faut prendre en compte la main-d’œuvre disponible et les modalités de rotation à la traite.
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